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Le recrutement à la Maison de l’Enfance sème la pagaille au Conseil Municipal

Convoqué en urgence et de façon tout à fait exceptionnelle pour voter en bonne et dûe forme les délibérations concernant le port de pêche, le conseil municipal qui s’est tenu mardi soir, a débouché sur un épilogue des plus surprenants. Une soixantaine de parents et amis de la Maison de l’Enfance se sont massés dans la salle, dans une action bien concertée, pour interpeller le maire sur le recrutement d’un employé au sein de cet établissement. Très virulents, ils reprochent à la commune de ne pas avoir privilégié la promotion interne d’un Turballais très apprécié.

Si sur le fond, on peut comprendre la légitime colère et incompréhension des parents qui confient leurs enfants aux bons soins de la Maison de l’Enfance, la forme pose beaucoup de question quant à la pratique démocratique et républicaine. Car en foulant du pied toutes les règles qui régissent le déroulement d’un conseil municipal, les élus se sont prêtés à un jeu dangereux en réglant leurs comptes devant l’assistance et en permettant qu’un vif débat s’installe avec le public, créant ainsi un précédent, sous les yeux de Marianne qui a du se boucher les oreilles bien souvent, et fermer les yeux devant ce surprenant spectacle de fin d’année.
Cette situation, ce n’est pas une affaire d’Etat en comparaison du sujet traité précédemment par les élus (les comptes du port de pêche), mais elle résulte certainement de maladresses de la part de la municipalité, et sans doute d’un réveil un peu tardif des parties concernées.
Face à des parents impatients d’en venir au fait, René Le Roux s’est voulu pédagogue en retraçant l’histoire de ce recrutement problématique, « parce que les élus ne sont pas au courant », et ce même si il n’est pas d’usage d’évoquer ces sujets en séances publiques. Le maire explique : « Une personne de la Maison de l’Enfance nous a indiqué son intention de partir à la retraite. Nous avons décidé de pourvoir à son remplacement. C’est là que les choses ont un peu dérapées. 46 personnes ont répondu à l’appel à candidature, 6 ont été sélectionnées pour passer des entretiens individuels devant un jury constitué pour choisir le meilleur candidat. Un choix s’est porté à l’unanimité sur un nom ». Grondements et mouvements d’agacements dans une salle sur les nerfs, venue soutenir Yann Roussel, qui depuis 7 années et 34 CDD ( !), intervient dans la structure. C’est certain, 15 minutes d’entretien, c’est un peu court en comparaison.
« C’est lamentable, un véritable scandale qu’il n’ait pas été retenu pour le poste après 7 ans d’expériences ! Ca voudrait dire que l’on confie nos enfants à des personnes pas compétentes ? », s’insurge un papa venu avec ses enfants. Une dame, professeur de psychologie à l’université, loue les qualités du jeune homme. Une maman ne comprend pas que le recrutement n’ait pas privilégié un Turballais. Les huées pleuvent sur le maire, piégé dans un débat sans issue, et qui dérape parfois. Cette remarque toutefois n’a pas laissé René Le Roux de marbre : « Vous êtes bien socialiste ? Comment pouvez accepter 34 CDD ou encore cette dame qui travaille à la cantine depuis 19 ans en situation précaire ».
Après l’intervention de Mme Mahé, adjointe au maire chargé de la petite enfance, René Le Roux a bien tenté quelques explications. « Lorsqu’il y a litige sur un recrutement, c’est moi qui fait le choix. Mais là, y’avait unanimité ! De plus, jamais personne, pas même la directrice, n’est venu me voir pour me dire que la personne que vous soutenez devait être mise en avant. On sait bien comment ça se passe quand c’est comme ça ! ». Le président du jury, Jean-Yves Piquet, est lui aussi remis en cause dans sa partialité. « Nous avons suivis la procédure avec rigueur. C’est ce qu’on  nous reproche, on aurait dû être plus attentif », confiera-t-il à l’issue du conseil.
Dans un tel brouhaha, difficile pour les élus concernés de s’expliquer et d’échanger avec une opposition prompte à profiter de cette belle occasion pour mettre la majorité en difficulté. Quant aux parents, ils n’avaient qu’un seul objectif : interrompre le processus de recrutement de la personne choisie, et faire embaucher Yann Roussel. L’embarras était bien visible sur le visage d’un René Le Roux, un peu incrédule face à l’ampleur de la colère. Mais impossible pour lui de céder à la pression, sans quoi le conseil municipal et l’autorité des élus serait totalement dévoyée. Et même lorsque, en fin politique, il tenta d’envoyer Mme Mahé, négocier comme cela aurait dû être fait dès le début. Sa manœuvre fut torpillée par un élu d’opposition aux oreilles plus sensibles que les autres.
Conséquence de cette ultime tentative manquée : le maire a élevé la voix et affirmé son autorité en soutenant la décision prise. Les parents emportés dans leur ire ont sans doute manqué l’occasion de discuter en coulisse avec l’adjointe en charge du dossier, et de favoriser l’embauche du jeune Turballais, présent dans la salle et dont chacun à reconnu les qualités.
Et c’est avec une grande curiosité que l’on attendra le procès verbal de ce conseil municipal où une bonne trentaine de personnes ont pris la parole, à des titres inconnus, ce qui devrait beaucoup faire rire l’autorité compétente en charge de valider les délibérations et les conseils municipaux.

Auteur : Y.D. | 29/12/2010 | 8 commentaires
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Vos commentaires

#1 - Le 31 décembre 2010 à 11h44 par yernaux, La Turballe
Je ne suis pas du tout étonné du comportement de MR Leroux , lui socialiste oui, mais a sa manière , car la vraie conception du socialiste c'est vraiment autre chose que celle pratiquer par cet homme , lui aurait plutôt tendance tout pour moi , si les autres ne sont pas heureux et bien ma foi tant pis :: c'est moi Mr le Maire ! alors!!!!!
#2 - Le 31 décembre 2010 à 14h34 par Yannick, La Turballe
Beaucoup d'encre va certainement couler a propos de cette "affaire" des contrats précaires.Mais l'opposition, de quelle couleur soit-elle, est tout a fait dans son rôle. Qui pourra défendre ces personnes en lieu public et autorisé ? certainement pas des colistiers aphones depuis longtemps.
#3 - Le 02 janvier 2011 à 12h40 par Yannick, La Turballe
Attention, il n'est pas question de remettre en cause votre liberté et votre indépendance, Mais le compte rendu d'une telle réunion imprévue (?) dépend du point de vue, au sens propre, que l'on a.
Pour l'accueil : présence inhabituelle du policier municipal et, plus discrète, d'une camionnette de gendarmerie rue de la fontaine. coïncidence... ou avait-on peur de certains débordements.
A aucun instant vous ne faite allusion aux "versions divergentes" sur l'unanimité du choix du candidat (cf l'article de votre confrère de l'echo de la Pres...)
"Mme C. affirme que sur le choix d'un autre candidat candidat que Yann n'était pas aussi criante qu'évoquée". alors unanimité, égalité, changement d'avis, avouons le cela n'aide pas a éclairer le débat. D'autant plus que Mme L'adjointe à la jeunesse abondant dans le même sens et au bord des larmes se voit suggérer par le premier édile "maintenant vous n'avez plus qu'à les rejoindre", propos relevés pas un conseillé de l'opposition. Mais on ne sait pas qui Mme l'adjointe devait rejoindre? les Parents et employés en colère ou les bancs de l'opposition ? (cela s'apparenterait a de la finesse politique).
Dieu seul le sait... .enfin vous voyez qui je veux dire... aller bon courage et a bientôt.
#4 - Le 04 janvier 2011 à 23h05 par Fabrice, La Turballe
Je pense que les parents se sont torpillées tous seuls dans cette histoire. Il était ridicule de débarquer ainsi au conseil municipale, je pense qu'ils auraient du demander un rendez-vous au maire à la fin du conseil et envoyer un petit nombre d'entre eux discuter avec lui et ne pas prendre la parole ainsi complétement désordonné et du coup voir le maire confirmer le rexcrutement sans réelle discution pour ramener le calme au conseil municipale. Tant pis pour eux et surtout pour Yann Roussel qui au final ils n'ont en rien aider. Avec un peu d'organisation je suis sûr qu'il aurait pu en être autrement et ça aurait était bien logique pour cet homme. A méditer...
#5 - Le 05 janvier 2011 à 08h42 par Rémy, La Turballe
Au contraire… Nous avons eu en ce conseil municipal du 28 décembre un grand moment de démocratie populaire, même si les formes n’y étaient pas forcément. Les parents et employés de la maison de l’enfance étaient là sur le coup de la colère, de l’incompréhension avec un profond sentiment d’injustice.
Les prises de parole ont été claires, précises et parfois poignantes. Tout cela s’est fait devant l’assemblée des élus sans distorsion d’information et a, peut être, permis de mettre à jour un disfonctionnement du jury de recrutement (unanimité ? ), ainsi que le problème des emplois précaires à la Mairie.

Monsieur le Maire aurait pu lever la séance de conseil et proposer à une représentation des parents et employés de la maison de l’enfance de le rejoindre dans une salle annexe, pour discuter calmement. Il en a décidé autrement .Bien lui en a pris.

Vive la Vérité.
#6 - Le 11 janvier 2011 à 20h39 par helene, Turballe
Je n'ai pas assisté à cette réunion,mais je ne suis pas étonné d'un tel comportement de notre maire,il pense qu'il a tous les droits et qu'il peut tout faire.lorsqu'on voit sur le journal qu'il tient à être respecté,je pense qu'il devrait faire la même chose avec certains de ses administrés.
#7 - Le 16 décembre 2013 à 08h37 par REMY, La Turballe
Il était où l'humaniste ce jour là ?
#8 - Le 16 décembre 2013 à 20h47 par REMY, La Turballe
il était là, l’"humaniste", et il n'a rien dit. Normal, comme d'habitude. Et ce sera le cas pour les 6 prochaines années.
Si si, croyez moi.


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