Il a fallu faire de la place à la salle Lebrun pour que le public puisse assister à cette conférence. Chaque personne a reçu un petit livret sur les confitures, gâteaux, desserts et glaces, ainsi qu’un billet de tombola. Telles des fourmis sur un pot de miel, les adhérents des AVF et autres curieux, se sont précipités à ce rendez-vous sucré. Mais avec Jean-Pierre Foulon, on est loin de « La cuisine des Mousquetaires », avant de goûter, il faut comprendre. Le « professeur » a donc donné son cours sur la betterave abordant de nombreuses disciplines (biologie, phytotechnie, chimie, mathématique, mécanique, et même histoire) face à un auditoire attentif.
Secrétaire général aux A.V.F de La Turballe, Jean-Pierre Foulon est accro au sucre, « Je suis tombé dedans tout petit », sourit-il, il se définit même comme « le fils spirituel de Monsieur Beghin ». Il faut dire que l’ancien ingénieur en mécanique auto a rapidement échangé le caramel des moteurs pour une carrière différemment sucrée dans une usine de fabrication de la Marne. Il a ensuite passé cinq ans à la Direction Générale de Beghin Say où il s’est spécialisé dans le sucre et l’alcool. Sa capacité d’expert l’a conduit à courir le monde d’usine en usine, pour apporter des conseils sur la production.
« Le sucre est un aliment très pur. Il est principalement issu de la culture de la canne et de celle de la betterave. La France est un pays de tradition sucrière avec la culture des betteraves dans le Nord du pays notamment. Dans le temps, les usines s’appelaient des fabriques et faisaient travailler beaucoup de monde. Souvent, les lieux de cultures et de productions étaient associés aux mines de charbons. Aujourd’hui, on cultive 349 421 hectares de betteraves dans l’hexagone », explique Jean-Pierre Foulon.
Une histoire bette
L’histoire du sucre débute en 420 avant J.C selon les premiers écrits. Jean-Pierre, en bon maître conférencier es-qualité sucre, a retracé la longue histoire d’amour des Français avec la poudre blanche… et ce curieux légume qui possède 16% de sucre (sans oublier les autres ressources naturelles que sont l’érable, les dattes, le palmier coco, la canne, le raisin, le miel, le sorgo), et qui fait partie de la famille des épinards et de la salicorne !
C’est en 1575que l'on utilise le phénomène de cristallisation à partir de la solution " eau + betteraves " nomée encore " jus de diffusion " pour en extraire le sucre. En 1757, alors que le sucre provient exclusivement de la canne, une expérience prouve que le sucre de la betterave est de qualité identique à celui de la canne. C’est le blocus continental, imposé à Napoléon en 1806, qui va contraindre l’Empire à développer sa production locale, d’abord à partir du raisin. En 1810, la France produit son premier pain de sucre à partir de la betterave, et en 1811, un décret ordonne la mise en culture de 32 000 hectares. En 1812, cinq écoles et quatre fabriques impériales sont créées. De 1837 à 1848, sous l’impulsion du préfet Lamartine, la betterave a du plomb dans la racine et les usines ferment les unes après les autres. C’est l’abolition de l’esclavage qui va relancer la production avec 308 usines en France.
Dès lors, les progrès technologiques seront importants avec en 1862, l’invention du Saccharomètre, qui permet de déterminé la quantité de sucre dans les betteraves. Aujourd’hui encore, cet instrument est utilisé pour déterminé le prix à payer aux cultivateurs. En 1870, la France est le premier pays producteur européen, et elle est toujours le premier producteur mondial de sucre de betterave (25% de la consommation mondiale). 1902 voit le premier d’une longue série d’accords internationaux pour l’organisation du marché du sucre. Création de la Fédération Européenne des Betteraviers en 1923, et organisation du Marché Commun en 1958 (avec les quotas et les subventions) seront les points les plus marquants.
Plus anecdotique, mais surprenant, durant la guerre 14-18, les chars d’assaut tournaient à l’alcool de betteraves. « On n’a vraiment rien inventé aujourd’hui », souligne Jean-Pierre Foulon, d’autant qu’en 1923 est créé le premier bioéthanol. En 1989, 25 pompes à essence proposaient du bioéthanol.
Première catastrophe en 1972 avec la rhizomanie, une maladie qui a décimé les champs de betteraves. Et qui s’enchaîne avec le premier choc pétrolier,(il faut alors 30 kilos de fioul pour produire une tonne de betteraves), puis la sécheresse de 1976 et le second choc pétrolier en 1978. En 1992, la PAC diminue sérieusement les subventions. Toutefois, en 200 ans, les progrès agronomiques sont tels, que la productivité est passée de 0,7 tonnes à 13 tonnes à l’hectare de betteraves.
Comment obtenir du sucre ? C’est une réponse détaillée qu’a fait Jean-Pierre Foulon : culture, graine, semis, récolte, transport, facturation, usine, process de fabrication avec des termes assez drôles tels que « prendre son pied », « prendre une cuite », « introduire la semence ». Une betterave équivaut à 20 morceaux de sucre. Enfin, le public a pu avoir un aperçu de la raffinerie de Nantes, un lieu hautement « explosif », mais l’histoire ne s’est pas finie en sucette !
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