Le spectateur n’est pas un client. Il est acteur culturel. Adhérer au cinéma, c’est découvrir l’envers de la pellicule et construire le cinéma de demain dans de petites communes telles que La Turballe. Entretien avec Jérôme Penisson, directeur du Cinéma Atlantic.
Tout n’est pas rose au royaume du 7e art. Passés les strass et paillettes du Festival de Cannes, comptés les millions d’entrées et de dollars du dernier film de Dany Boon, les petites salles souffrent. L’évolution de la société et la mondialisation, diront certains tenants du libéralisme à tout va. En Loire-Atlantique toutefois, les cinémas associatifs font mieux que résister. Soutenues par les municipalités, comme à La Turballe, elles offrent un écran ouvert « grand angle » sur le monde à leurs spectateurs. Ces derniers en deviennent souvent des acteurs.
C’est le message de Frédéric Petit, le président de l’association du cinéma Atlantic : « Vous aimez votre cinéma ? Rejoignez-nous ! Et participez à le renforcer et à le construire. Vous pourrez également être associés aux différentes manifestations festives de votre salle ». Rebondir, créer, proposer, équilibrer : c’est la recette nécessaire pour faire face. Dans l’obscurité de la salle de projection, les responsables de l’Atlantic n’ont rien à cacher : l’implantation du multiplex de Guérande a fait perdre 10 000 spectateurs à La Turballe (35 000 actuellement). Il a fallu licencier une personne. Mais avec son homologue de Pornic, et à moindre échelle ceux du Croisic et du Pouliguen, l’Atlantic tient bon la marée, au top de la nouvelle vague générée par un public qui demande autre chose qu’un cinéma « pop-corn et coca-cola ».
Aujourd’hui, le cinéma de La Turballe, c’est une programmation qui mêle les sorties nationales des films les plus populaires et des films plus intimes. C’est une porte ouverte sur un monde en technicolor, et non monochrome. C’est aussi une salle qui possède les trois labels « art et essai » (jeune public, patrimoine, recherche et découverte). C’est enfin un lieu incontournable de l’animation culturelle et festive telles que les soirées « Harry Potter » et « Nuit du ciné » prévues prochainement.
Jérôme Penisson rappelle l’historique : « A la fin des années 90, il y a eu une vraie volonté politique à la mairie de racheter la salle. L’association a été créée en 1997. A l’époque, c’est un couple de gérant qui venait ouvrir le cinéma pendant l’été. Ensuite, la salle a été reconstruite et rouverte le 1er juillet 2000. Quant à moi, je suis arrivé en septembre 2000. J’avais déjà travaillé dans le cinéma, mais on ne peut pas dire que j’étais un grand cinéphile ! C’est depuis ces dernières années que je fais ma culture cinéma ». Jérôme Penisson explique l’idée et le souffle qui animent la centaine d’adhérents et les 70 bénévoles : « Avant tout, c’est un lieu collectif. On construit des choses. C’est un lieu social où il y a de l’interaction entre les uns et les autres. Surtout, notre cinéma n’est pas basé que sur l’économie. Ici, ce n’est pas le supermarché du cinéma ! ».
Le message se veut aussi clairement militant : « Nous voulons défendre le cinéma et la diversité. Nous sommes attachés à tout ce qui peut être mis à mal par l’industrie cinématographique. L’accès aux films est de plus en plus difficile. Il faut s’organiser comme nous le faisons avec le Pax au Pouliguen, mais notre démarche est très différente de celle du Hublot au Croisic. Ici, on essaie de respecter les formats de projection. Plus profondément, les gens essaient de réfléchir à leurs modes de consommations ».
Le juste équilibre entre le cinéma commercial et le cinéma plus « identitaire » n’est pas facile à trouver. Néanmoins, la salle de La Turballe a de nombreux atouts à faire valoir : une salle moderne et confortable où l’espace a été pensé pour le confort des spectateurs, accessible aux personnes à mobilité réduite et aux malentendants. L’écran n’est certes pas gigantesque, mais l’Atlantic a investi dans le numérique et le 3D. A La Turballe, le prix moyen d’une place de cinéma est de 4,65 euros. Voilà qui défie toute concurrence ! « Evidemment, nous avons aussi des impératifs économiques, tout est une question d’équilibre dans la programmation ».
Jérôme Penisson ne veut pas tomber dans le piège de l’élitisme : « Ce n’est vraiment pas ce qu’on veut. Moi aussi, je prends plaisir à regarder des grosses productions. C’est juste que parfois, ils en font trop et que la technologie n’apporte rien au film. C’est le cas avec le quatrième opus de « Pirates des Caraïbes » où la 3D n’est pas vraiment nécessaire et justifie juste une place grosse part sur le prix du billet ».
Devenir membre de l’association Cinéma Atlantic : un bulletin d’adhésion et 7,50 euros. Association Cinéma Atlantic, Place des anciens combattants 44 420 La Turballe. Tel : 02 40 11 79 09, Fax : 02 40 11 71 86, contact : cinema.atlantic@gmail.com. Le programme, les horaires, les résumés… : 08 92 68 05 92 (0,34 €min) ou sur www.cinema.atlantic.fr
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