Les cahiers des amis du pays de Guérande, sous la plume de Maryvonne Trochet, poursuivent la retrospective des maires de La Turballe. Après l'évocation, dans le numéro 65, du parcours d'Alfred Pellier, conserveur manceau devenu le premier maire de La Turballe, commune nouvelle, de 1865 à 1874, c'est au tour du neveu René Pellier, né en 1872, d'être à l'honneur dans le numéro 67 qui va paraître. Fils de Gustave, le frère benjamin d'Alfred, décédé en 1906, René dirige les conserveries de la société « Pellier Frères », devient en 1902 le septième maire de la Turballe, remplit, après sa réélection en 1908, sa charge jusqu'en 1913. Il hérite d'une situation empoisonnée par l'arrêté de l'ancien maire François Naud, qui est aussi son adjoint. La commune est, en effet, poursuivie en justice à la fois par l'exploitant de la poissonnerie, le sieur Sigogne qui s'estime lésé et par un mareyeur du nom de Pillard, qui refuse de passer par la criée. Finalement, après plus de dix ans de procédure judiciaire, l'arrêté du maire est reconnu « entaché d'excès de pouvoir » et la commune, défendue par maître Gabriel Guist'hau, condamnée à verser à l'exploitant une somme exorbitante de 13282,50 francs. Aussi est-il impossible à cette dernière, de financer les réparations causées par la tempête, en juillet 1913, de la halle aux poissons. René Pellier démissionne avec tout le conseil municipal. Dans ce tableau assez sombre, il faut mentionner l'arrivée attendue depuis longtemps, en juillet 1907, du petit train entre Herbignac et Guérande, qui restera en service jusqu'en 1937.
Sur le plan professionnel, les affaires valent aussi au neveu des soucis. Certes, le groupe s'agrandit d'une usine à port Brigneau (56). Mais les crises sardinières successives ( 1896,1902), la concurrence étrangère, surtout la grève, en juillet 1908, de trois semaines des ouvriers soudeurs des Sables s'inquiétant de l'arrivée de sertisseuses, vont inciter René à vendre, en mars1917, l'établissement de la Turballe à Louis Biret.
Comme son oncle, il revient alors au pays natal, s'implique dans la vie politique locale , surtout il contribue au rayonnement du Mans. D'abord, avec Léon Bollée et Georges Durand, il fonde l'Automobile Club de la Sarthe et organise, en juin 1906, un grand prix automobile, ancêtre du grand prix de formule 1. Il accueille également deux pilotes américains Wilbur et Orville Wright qui accomplissent, sur les deux terrains mis à leur disposition, des progrès fulgurants. Sponsor et casse-cou, René n'hésite pas à s'embarquer comme passager à bord de l'appareil.
Il meurt en 1937 dans son chalet de l'Angevinière, à la périphérie du Mans.
Avec lui, s'éteint une famille de conserveurs étrangers qui, un jour s'installa à La Turballe, lui donnant, à quatre décennies de distance, deux maires.
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