La presse locale s’est fait l’écho d’une actualité récente : la longue dérive d’un bateau de pêche-promenade, l’Atika 2, au large des côtes de la presqu’île guérandaise.

" Partis de Mesquer le samedi 18 juin les pêcheurs amateurs naviguent en baie de Quiberon entre  Houat et l’île Dumet . Victime d’une panne de moteur et dans une mer agitée (force 6), ils ne peuvent regagner le port et passent la nuit en mer. 

D’importants  moyens de secours nautiques et aériens, civils et militaires sont déclenchés par le Cross d’Etel alerté : SNSM (cinq vedettes mobilisées), gendarmerie maritime, équipe nautique des sapeurs-pompiers, hélicoptère Dragon de la sécurité civile, Falcon 50 de patrouille maritime, en vain. 

Le bateau est enfin localisé et secouru seulement le lendemain sur le site de l’usine électrique d’éoliennes côtière  en cours de construction sur le banc de Guérande par le navire de surveillance du site, soit après de nombreuses  heures de dérive. 

Imaginons un problème similaire, dans un avenir proche, mais concernant cette fois un pétrolier, un méthanier ou un chimiquier en panne, par mauvais temps, dérivant vers nos côtes et venant  « jouer aux quilles » dans les 80 éoliennes implantées sur une aire marine de 80 km2, à l’entrée de l’estuaire de la Loire, zone maritime très fréquentée. 

Un véritable strike de bowling  dont nous imaginons les conséquences pour l’environnement.  

Nous avons connu ici, fin 1999, le drame de la marée noire de l’Erika qui avait touché les côtes de la presqu’île ; une des pires marées noires  en France et la pire catastrophe écologique de l’histoire maritime française (150 000 oiseaux marins tués). 

Après chaque marée noire, depuis le Torrey Canyon en 1967, on nous déclare qu’on va prendre des mesures et que cela ne se renouvellera plus…Depuis 1967 j’ai connu personnellement sept  marées noires successives ; les cliniques pour les oiseaux mazoutés s’en souviennent. Sans compter les nombreux et réguliers accidents survenus dans l’estuaire de la Loire, aux appontements de la raffinerie de Donges (1972 : explosion du Princesse Irène, Garofalidis…etc)  avec bien évidemment les mêmes promesses régulièrement renouvelées. 

Assisterons-nous  à une nouvelle catastrophe avec un Erika 2, voire pire ? 

Le collectif DLM (Défense de La Mer) créé en  2010 en presqu’île guérandaise a régulièrement attiré l’attention des pouvoirs publics (courriers, débats et enquêtes publics, articles de presse, recours…)  entre autres, sur la nécessité d’assurer la sécurité de la navigation maritime, qui plus est à l’entrée d’un estuaire où la circulation des bâtiments en transit est intense. Le rajout de 80 mâts d’éoliennes sur ce site présente sans conteste un danger supplémentaire évident pour qui a du bon sens. De plus on prévoit 62 nouvelles implantations d’éoliennes au sud de l’estuaire (projet Yeu – Noirmoutier)…et on nous annonce 50 nouveaux projets éoliens marins pour la France. 

Les générations futures nous demanderons des comptes. 

Nous ne sommes pas responsables seulement de ce que nous faisons mais également de ce que nous laissons faire."

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