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Alternatives pour Piriac veut des réserves foncières

La commune de Piriac sur mer a cela de particulier que depuis quelques années, les membres qui composent le conseil municipal sont de plusieurs tendances politiques. Alternatives pour Piriac représente la liste d’opposition qui n’a pas trouvé sa place en 2008.
Paul Chainas
Paul Chainas

Plusieurs personnes, aux avis pluriels constituent Alternatives pour Piriac. Aujourd’hui, cette association  se prépare pour les prochaines élections municipales. Paul Chainais en est le président et nous en dit un peu plus sur les points que l’association travaille. Il explique « On fera une liste mais pour l’instant rien n’est défini pour les prochaines élections. Nous sommes en train d’élaborer un programme mais qui n’est pas encore finalisé. On ne souhaite pas se positionner politiquement, dans l’association nous avons tous nos sensibilités et il y a surtout des personnes de tous les horizons ». Une façon d’expliquer que pour gérer la commune de Piriac-sur-mer il n’y a pas besoin de faire de la politique. Pour preuve aucun membre du conseil d’administration de l’association n’est adhérent d’un parti politique.

Historique

Aux dernières élections de 2008, l’initiative de la liste Alternatives pour Piriac avait été prise par Jean Yves Plaud qui était alors tête de liste. Néanmoins, constituée deux mois avant les élections, la liste n’avait pas eu le temps de faire connaître assez bien son programme pour pouvoir prendre quelques places au sein de l’actuel conseil municipal. Même si elle a représenté près de 40 % des votes, une situation quelque peu identique à Batz-sur-mer ou Mesquer, aucun nom n’est ressorti dans le vote plurinominal de la commune qui possède aujourd’hui moins de 3 500 résidences principales.
En 2008, l’association a été créée afin de travailler sur un programme et élaborer ensemble un projet alternatif « pour le développement équilibré de la commune ». Elle compte actuellement 110 adhérents avec une moyenne d’âge dépassant les 55 ans. L’objectif est de tenir compte de toutes les couches de la population et freiner l’évolution actuelle car comme le souligne Paul Chainais « On est déjà à 76 % de résidences secondaires si on continue comme ça, on sera à 80 % dans 10 ans ! ». L’association qui s’appuie sur les chiffres INSEE est alarmée par le nombre croissant de résidences secondaires qui tend à faire de Piriac un petit « Saint-Tropez ». Reprenant le discours de Christophe Priou aux vœux 2011 où il citait «À Guérande il y  a 30 % de moins de 30 ans, 30 % de moins de 60 ans et 30 % de plus de 60 ans. C’est ce qu’il faut pérenniser pour garder un équilibre » Paul Chainais souhaite que Piriac sur mer en fasse de même.
 

Un constat qui effraie

En effet aujourd’hui, il y a de moins en moins de jeunes sur la commune et de moins en moins d’actifs. Piriaccompte 460 actifs qui habitent la commune et travaillent à l’extérieur, et 280 actifs qui habitent à l’extérieur et travaillent à Piriac. Paul Chainais souligne « Certains des 280 actifs seraient intéressés d’habiter Piriac mais pour le moment c’est impossible ». Impossible pourquoi ? Parce que selon lui la commune ne propose pas de logement locatif pour retenir les jeunes. « Evidemment l’accession à la propriété c’est important mais quand on est jeune, on cherche à louer avant d’acheter, nous sommes tous passés par là. On est en location avant de se constituer une réserve financière qui nous permet d’acheter ».
Le Plan Local d’Habitat de Cap Atlantique, 2007/2013, prévoyait la construction de trois logements locatifs par an. Sur six ans, 18 logements locatifs. Or depuis 2007, aucun logement n’a été fait. « Les derniers qui ont été faits, ce sont les logements de la tranche de Kerdinio qui font partie d’un plan antérieur. Les seuls qui vont sortir peut-être d’ici la fin de l’année ou le début d’année prochaine ce sont les 10 logements d’un promoteur privé, la commune n’a pris aucune initiative en sachant que 13 demandes sont encore en instance ». Une façon de dénoncer également les programmes immobiliers de la commune qui ne répondent qu’à une clientèle capable d’investir de façon conséquente. Paul Chainais insiste sur le fait que la commune ne va pas au-delà des demandes bien présentes pour répondre aux aspirations des jeunes qui souhaitent s’installer sur Piriac.
« Nous connaissons des gens qui sont venus s’installer dans des logements provisoires entre six mois et deux ans et qui sont partis dans des communes plus accueillantes comme Férel, Herbignac… Résultat des courses : les effectifs scolaires diminuent et on va fermer une nouvelle classe à la rentrée ». La question centrale est ici celle de la réserve foncière. Depuis 25 ans, la commune de Piriac sur mer n’a fait aucune réserve foncière pour faire du locatif social. Un constat amer que fait l’association quand certaines des communes voisines chaque année achètent des terrains. À deux ans des municipales, son projet est d’inverser la tendance et de rajeunir la population piriacaise. Une mesure qui selon les membres de l’association passe par le logement et permettra de travailler une nouvelle politique de l’éducation, de la culture, des associations…

Lier « emploi et logement » à l’échelle des bassins guérandais et nazairien

Paul Chainais souligne la nécessité de ne pas raisonner qu’à la simple échelle piriacaise. « Il faut penser le bassin d’emploi à l’échelle de Guérande et Saint-Nazaire. Si on proposait des terrains et des habitations aux jeunes, avec une politique un peu plus tournée vers le logement, au lieu d’avoir 460 actifs qui travaillent à l’extérieur on pourrait en avoir plus que ça. Moi je préfère avoir une cité dortoir avec des jeunes et des actifs plutôt qu’une cité dortoir avec des retraités et des résidences secondaires ! ». Avec humour, il ajoute qu’il n’a rien contre les retraités puisque lui-même en est un mais qu’il est nécessaire d’attirer les jeunes sur la commune aujourd’hui inaccessible. « Si on amène des jeunes sur la commune, même s’ils ne travaillent pas à Piriac, ils feront vivre la ville. Je vous cache pas que certains jours du marché en janvier et en février sont moroses. De nombreux piriacais travaillent à Saint-Nazaire mais souvent ce sont des Piriacais de souche qui ont pu construire sur des terrains de famille ». Conscient que tout cela ne se fera pas d’un claquement de doigt, Paul Chainais préconise de faire jouer les outils que donne le code de l’urbanisme pour acquérir du foncier. Selon lui il reste encore pas mal d’hectares que la commune peut exploiter pour faire du locatif.
Une loi SRU qui devrait tenir compte du nombre de logement des communes
Actuellement, la loi SRU, relative à la solidarité et au renouvellement urbains, n’est applicable que pour les communes de plus de 3 500 habitants. Elle impose aux villes de disposer de 20 % minimum de logements sociaux. Piriac est de fait épargné par cette disposition. Paul Chainais suppose qu’il serait plus intéressant de prendre en compte le nombre de logements existants sur une commune plutôt que le nombre d’habitants. Il explique « À Saint-André-des-eaux, pour 5 500 habitants, il y a 2 200 logements, nous, à Piriac, nous sommes 2 300 habitants et il y a 4 500 logements. Saint-André à l’obligation de logements sociaux et nous non. Pourquoi ? Parce qu’on tient compte du nombre d’habitants et pas du nombre de logements alors que pour des communes comme la nôtre cela serait une bonne mesure ». L’association a recensé les zones NA, c'est-à-dire les zones destinées à être urbanisées, et souligne que « Si la municipalité de Piriac se concentrait sur ces zones-là, elle pourrait dès lors faire quelque chose ». Rattraper le retard de 20 ans semble aujourd’hui compliqué.
À propos du conflit concernant le lotissement des Garennes, qui vient juste de se terminer, Paul Chainais explique «La tendance actuelle fait que pour rétro pédaler ce n’est pas très facile. Si la commune avait eu des réserves foncières, il aurait été facile par exemple pour résoudre le conflit du Clôt des Garennes de proposer aux familles d’autres terrains ailleurs pour compensation. Mais sans réserve foncière on ne peut rien faire. Quand on ne maîtrise pas le foncier on ne peut rien faire ! »  et il ajoute « Il n’y a pas de souci budgétaire à Piriac à condition de ne pas faire de dépenses de prestige ».
Des constructions pas toujours respectueuses du code de l’urbanisme
* Zones de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager
Paul Chainais explique «La halle par exemple, le côté architectural n’est pas très réussi. Avoir une halle pourquoi pas, il y avait eu cette idée il y a longtemps au moment ou le garage Drouin avait été démoli. Néanmoins cela aurait pu être plus modeste et rester à l’échelle de Piriac. C’est un bâtiment aujourd’hui volumineux mais qui ne donne pas tant de place que ça pour les commerçants. D’autres communes ont moins de facilités budgétaires que Piriac et consacrent pourtant une somme chaque année à l’acquisition foncière ». Une façon également de noter que certaines constructions de Piriac sur mer, acceptées par la municipalité, ne respectent pas l’article de la ZPPAUP* qui impose « des constructions vernaculaires ou néo-classiques ». Si tout n’est pas classé dans la commune de Piriac sur mer, il convient pour l’association de garder le cachet piriacais et cette image de vieux bourg de pêcheur.
À cela, la loi concernant l’accessibilité des personnes à mobilité réduite, prévoyant des obligations d’ici 2015, risque de faire défaut. Comment faire pour qu’une commune comme Piriac, classée ZPPAUP depuis 1993 ainsi que « Petite Cité de Caractère », puisse mettre en œuvre les travaux nécessaires sans impacter sur ses particularités ? Comme dans toutes les communes de Cap Atlantique, un diagnostic communal doit être effectué pour savoir quelles mesures adoptées afin de faire les travaux. A ce propos Paul Chainais souligne « Le diagnostic communal concernant les travaux d’accessibilité, je voudrais bien le voir ! Il n’y a encore pas eu de délibérations du conseil municipal quant à cela, j’assiste à tous les conseils et je peux dire que rien n’a commencé. La Turballe elle a commencé. Je ne comprends pas il reste seulement trois ans et il y a un énorme travail à faire sur les dispositifs ». Il est aujourd’hui convaincu que l’on peut trouver des solutions qui s’intègrent au cachet de la ville mais que pour cela il ne faut pas travailler dans l’urgence.
Les réunions de l’association ont lieu en principe tous les troisièmes mardis ou jeudis du mois. L’association ouvre ses réunions à toutes les personnes intéressées et invite les jeunes à venir. Il faut néanmoins prévenir à l’avance car la salle est actuellement trop petite pour accueillir plus de 40 personnes.

 

Prochaine Assemblée Générale le 31 mars à 10 heures salle Méniscoul à Piriac sur mer
Contact : alternativespourpiriac@laposte.net
Monsieur Paul Chainais au 02-40-23-52-69 - Président de l'association
Monsieur Michel Volland au 02-40-23-52-82 - Vice président de l'association

 

Auteur : SD | 07/03/2012 | 0 commentaire
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